Le prix du fait main dans l’artisanat : ton talent a de la valeur

L’excuse du métier de passion a bon dos quand il s’agit de fixer les tarifs de tes créations artisanales. Pourtant, je le répète à longueur d’année au sein de l’Artisane Académie et sur mes réseaux : un prix trop bas est un manque de respect envers ton savoir-faire artisanal. Déterminer le prix du fait main est l’une des étapes clés de toute entreprise artisanale qui se veut saine et durable. Comment fixer un tarif juste, rentable et adapté ? Comment justifier le coût de tes créations ? Je te raconte tout ici  😊

Comment fixer le prix du fait main ?

Commence par oublier le dicton « quand on aime, on ne compte pas » si tu souhaites vivre de ton artisanat 😉 

Adapter son prix au marché de l’artisanat

J’en ai déjà parlé dans mon article sur le tableau de calcul du coût de vente de tes créations. Avant de fixer ton tarif, tu as deux choses à observer :
– ton positionnement sur le marché de l’artisanat ;
– ta concurrence qui dépend de la manière dont tu choisis de te positionner 💡

Oui, parce qu’il y a plein d’objets artisanaux à vendre et plusieurs manières de le faire pour un même produit.

Alors, pour éviter de comparer ce qui n’est pas comparable, il te faut d’abord faire un point sur ta situation personnelle. Comment imagines-tu ton entreprise artisanale ? Ça peut être d’exercer en complément d’un job ou en temps complet, de vendre en ligne ou en boutique, etc. 

Ces questions, on les pose dès le premier module de l’Artisane Académie, ma formation pour les artisans qui veulent commercialiser leurs créations. Et si tu veux commencer gratuitement à te former, clique sur l’image pour accéder à ma master class offerte. 

Mesurer le coût de revient de ses créations

Une fois ta réflexion posée, tu peux t’attaquer à ton tarif. La première chose est de réfléchir à ce qu’on appelle le coût de revient.

En gros, c’est ce que te coûte la fabrication de ta création. 

Dedans, on y trouve le coût de tes matières premières qui varient selon ton art (tissu, peinture, papier, fils, etc.). Ces prix d’achat varient aussi parfois au fil des saisons alors pense à les réévaluer 💡

Ensuite, tu ajoutes tes charges fixes. Entre l’électricité, le chauffage, l’éventuelle location de ton atelier ou encore ton assurance, pense à additionner ces « petits » frais qui comptent, malgré tout !

Enfin, n’oublie pas ton temps de travail, parce que non tu ne crées pas juste par passion. Tu fabriques des objets artisanaux que tu souhaites vendre pour vivre de ton artisanat. Alors, passez des heures pour trois francs six sous, non merci. Arrête de te brader 😉
Ton temps est précieux et demande d’être respecté. À toi de le réévaluer aussi, au fil des ans pour tenir compte de ton expérience. 

Un talent mérite sa marge bénéficiaire

La marge de rentabilité, c’est la différence entre le coût de revient qu’on vient de voir et le prix de vente de tes créations. En un mot : le bénéfice 🔥

Non, ça n’est pas un problème de vouloir faire du profit 😱 Je t’en parlais dans ma newsletter dernièrement, et je le redis ici : ton talent a un prix ✨

Vivre de ses créations demande force et persévérance. Ça n’est pas juste une question de chance. Alors, respecte ton temps et ton énergie créatrice. Créer, c’est tout un processus qui demande de l’inspiration et du temps pour remplir son réservoir de créativité. Tu n’es pas une machine donc pour imaginer une collection, il te faut du temps libre, pour t’inspirer, te former, etc.

Protège-le avec une marge de rentabilité. Sans quoi, à vendre ton temps sans marge, tu risques de t’épuiser.

Puis au-delà du temps à créer, tu as aussi besoin de marge pour tous les à côtés :
– le lien avec ta communauté qu’il te faut entretenir ;
– ton service après vente, pour bichonner tes clients ;
– ta communication Instagram, des photos jusqu’aux publications ;
– ton site Internet à alimenter et mettre à jour ;
– tes congés pour te ressourcer ;
– ton temps administratif, à moins que tu souhaites le déléguer, mais il te faut aussi de l’argent pour ça 💡

Retiens que ta marge de rentabilité est ta capacité d’investissement, levier indispensable pour faire durer ton entreprise créative ✨

Ce qui empêche de bien fixer son tarif 

L’impact psychologique du prix

Je crois que l’erreur la plus fréquente que je vois chez les créatrices de l’Artisane Académie, c’est de sous-estimer leur prix ou pire, de justifier leurs tarifs. Ton prix, c’est aussi un indicateur de qualité, alors le baisser c’est négliger la valeur de ton travail 💡

Si tu fais partie des créatrices qui ont le syndrome de l’imposteur, rassure-toi : vous êtes nombreuses dans ce cas. Même des créatrices confiantes le ressentent encore, parfois. Il vaut donc mieux apprendre à vivre avec que d’essayer de le combattre !

C’est souvent lié au côté autodidacte du métier, mais tu peux être compétente sans avoir de diplôme spécifique 😉  Et puis, ce que tu vends, ça n’est pas une compétence, mais un talent unique qui t’appartient. Tu commercialises de la valeur à travers tes produits ✨

Pour en revenir au fait de fixer son tarif, dis-toi que certaines personnes achètent une robe noire 30 euros quand d’autres sont prêtes à payer 500 euros pour ce même produit. Il faut que tu raisonnes en fonction de ton client idéal et non en fonction de ce que toi tu perçois du monde 💡

Prix du fait main VS prix industriel : bien se comparer

Une autre erreur fréquente est de se comparer à l’incomparable. 

Par là, j’entends celles qui se comparent à d’autres qui, elles-mêmes, se sous-estiment. Comment veux-tu réussir à fixer un prix juste si tu le compares à d’autres prix potentiellement mal fixés ?

Je parle aussi des créatrices qui prônent les prix « accessibles » et qui se comparent parfois aux tarifs industriels 😱

Tu ne peux pas comparer deux univers de production totalement différents. J’en fais la démonstration avec Florine, créatrice de la papeterie En Corymbe, qui propose des carnets à 60 euros alors que la marque Héma en vend à 1 euro. Je t’assure, ça n’a rien à voir et tu ne peux pas comparer deux expériences utilisateur totalement opposées. 

Arrêter de demander un avis

Aussi bizarre que ça puisse paraître, j’ai déjà lu comme conseil pour bien fixer son tarif de demander un avis aux proches. Je ne suis absolument pas d’accord avec ça !

Ton entourage ressemble-t-il à ta clientèle cible ? Si oui, à la limite, tu peux leur poser la question. Mais dans 90% des cas, la réponse est non et tu le fais uniquement pour te faire valider.

Je ne te blâme pas : on est nombreuses à avoir fait l’erreur quand je vois les retours de mes élèves de l’Artisane Académie.
La seule personne qui peut te valider, c’est toi ❤️

Créer une stratégie de prix durable

Ce qui justifie un prix

Dans mon comparatif entre un carnet d’Hema à 1 euro VS un carnet En Corymbe à 60 euros, on voit ce qui justifie un prix.

D’abord, la différence d’expérience se situe sur le packaging. Celui du carnet à 1 euro est clairement moins bon :
– la solidité de l’emballage laisse à désirer ;
– le carnet se balade dans un carton trop grand.
Or, pour de la papeterie, il faut faire attention quand même parce que le papier, c’est fragile. Et quand on sait que les colis sont parfois balancés par les transporteurs, il vaut mieux se méfier.

Ensuite, avec un joli carnet à 60 euros, on n’est pas sur le même mode de consommation. Chez Hema, tu as 3 carnets pour 3 euros. Ce lot revient à 1 € le carnet, mais en réalité tu achètes trois carnets et est-ce vraiment si intéressant d’en acheter trois ? Perso, il y en a deux qui dormiraient dans la bibliothèque. 

Tu as également les matériaux qui changent. Le grammage papier est de 80 g pour les carnets Hema, ce qui correspond au papier d’imprimante. D’après Florine, notre créatrice d’En Corymbe, un papier épais c’est 300 grammes. Celui de 80 grammes peut suffire pour gribouiller au stylo, mais pas beaucoup plus. 

Au-delà de la matière et du transport de tes créations, il y a aussi une différence dans les conditions de travail et les lieux de fabrication. Florine connaît la provenance de tous ces fournisseurs, qu’elle sélectionne. Elle travaille en France et vend aux pays limitrophes. Son empreinte écologique est bien meilleure que d’autres qui cherchent surtout les plus petits coûts de production 😉

J’arrive d’ailleurs au dernier point qui est aussi la différence de qualité. 

La valeur immatérielle du fait main

Le travail de Florine est unique et chaque carnet est imprimé en très peu d’exemplaires, puisque c’est elle qui crée chaque couverture sur la base de ses illustrations. 

Les carnets de Florine ont donc tous une histoire qui leur appartient et c’est aussi cette singularité qu’elle vend.

Derrière tes créations artisanales se reflète ton art, mais aussi tes valeurs, ton unicité, ton parcours et l’histoire que tu racontes à travers ta marque. C’est cet ensemble que tu dois communiquer sur Instagram pour expliquer à ton public et à ta cible la valeur immatérielle de ce que tu fabriques ✨

Alors, prends bien en compte tous ces aspects pour fixer le prix de tes objets faits main.

Conclusion

Voilà, maintenant tu sais que calculer le prix du fait main n’est pas seulement un calcul du prix de ton travail artisanal, mais bien plus. Si ça se limitait à un taux et un nombre d’heures, ça serait trop simple. Lorsque tu crées une boutique en ligne pour vendre ton art, tu vends avant tout ton talent, ton parcours unique et tes valeurs. Les personnes sensibles à l’artisanat comprennent et respectent ce prix. Celui-ci tient compte de ton coût de revient mais aussi de ton profit. Et dans tous les cas, il reflète une valeur perçue, alors interroge-toi sur ce que tu veux véhiculer avec tes créations… Si tu as besoin d’aide pour répondre à ces questions et avancer sur ce sujet délicat, je t’invite à tester gratuitement ma formation. Clique sur le lien pour accéder aux trois étapes offertes pour vendre en ligne tes créations artisanales. 

Si tu souhaites écouter la version originale de cet article c’est par ici 👇🏻